Qui a peur du loup ?

Publié le par Justin Hurle

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Une première pièce jeune public de Christophe Pellet publiée chez L’Arche Éditeur (comme Le Garçon Girafe, La Conférence, Un doux remaniement, Loin de Corpus Christi…) jouée, mercredi 17 et samedi 20 octobre 2012, au Quai, forum des Arts vivants d’Angers.

Inspiré d’un fait de société vu dans un reportage d’une émission TV – les enfants des rues de Roumanie – Christophe Pellet se l’est approprié en le transformant en conte moderne, non sans aller-retour entre le plateau et l’écriture dont l’objectif majeur était de « ne pas prendre les enfants pour des idiots », nous livre Matthieu Roy, metteur en scène et directeur artistique de la Compagnie du Veilleur – et ce d’autant plus qu’il s’agit d’une pièce grave. Comment pouvait-il en être autrement, sachant que l’auteur a reçu, en 2009, le Grand prix de littérature dramatique pour La Conférence ?

 

Dimitri, huit ans, livré à lui-même car sa mère est partie travailler en France et son père fait la guerre quelque part – « Il y a toujours une guerre quelque part : quand l’une se termine, l’autre démarre » (Qui a peur du loup ?, Christophe Pellet, L’Arche, 2010).

Bien que Livia, une voisine, l’ait pris sous son aile (elle vient le voir chaque soir pour lui faire à manger, l’aider dans ses devoirs, prendre soin de lui, avant de partir travailler toute la nuit à l’usine), Dimitri se raccroche davantage à Skate (un skateboard). N’est-ce pas grâce à lui qu’il part dans ses rêves, vers un monde où ses parents sont présents ? L’imaginaire comme refuge, il n’y a pas mieux.

Dimitri trouvera la force de fuir la réalité non pas sur Skate, mais grâce à Flora, huit ans. Elle dessine ce qu’elle ne voit pas. « À quoi ça sert de dessiner ce que l’on peut voir en vrai ? Les renards, les loups, les oiseaux, les bêtes sauvages, on les voit toujours de loin. Ils s’échappent toujours. Je les dessine parce qu’on ne les voit pas, parce que toujours ils nous échappent. » Aussi va-t-elle dessiner sur le visage de Dimitri un renard qui lui permettra de traverser la forêt pleine de loups. Quelle en sera l’issue véritable ?


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L’enjeu est de taille ! Raconter une histoire grave à un jeune public, la lui faire comprendre et captiver les adultes par la multiplicité des interprétations possibles.

Pari ambitieux, pari réussi.

Le jeu d’acteur aisément emmené par Romain Chailloux (Dimitri) et Claire Aveline (Flora) est à la mesure de cette ambition. Jouer des gamins de huit ans mus par leurs rêves et leurs libidos naissantes durant une heure n’est pas donné à tous.

Une mise en scène qui se veut nécessairement exceptionnelle, n’a-t-il pas fallu à Matthieu Roy et Christophe Pellet, pour illustrer au mieux les rêves de Dimitri, réussir l’union parfaite entre l’écriture, la scène et la régie ?


Mise en scène : Matthieu Roy

Dramaturgie : Mariette Navarro

Scénographie : Gaspard Pinta

Costumes : Marine Roussel

Création lumières : Manuel Desfeux, Thomas Cottereau

Régie lumière et vidéo : Thomas Cottereau, Gabriel Galenne

Espace sonore : Mathilde Billaud

Régie son : Baptiste Poulain

Création vidéo : Marc Wetterwald

Décor : François Bancilhon, Gabriel Galenne

Photographies : Alain Fonteray

Administration & prod. :Jean-Baptiste Pasquier

 

DISTRIBUTION

Livia : Claire Aveline

Dimitri : Romain Chailloux

Flora : Carole Dalloul

Avec la participation d’Evelyne Didi et de Michel Quidu


Publié dans SpectaCles

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