El Cabañal, une île entre la mer et la ville.
L’Espagne en crise, l’Espagne va mal… Tous connaissent ce refrain. Mais comment les espagnols de la capitale de la région la plus endettée réagissent-ils ? Un reportage de Thomas Edet.
El Cabañal (Espagne) © T.E.
Valence, capitale de la région la plus endettée d'Espagne. On y circule allègrement sur ses grands boulevards. Un terre-plein central ombragé et deux larges chaussées ouvrent la ville vers l'est. Forte de son armée d'immeubles l'avenue Blasco Ibanez semble se précipiter vers la Méditerranée. Puis, elle s'arrête brusquement sans que l'on aperçoive le moindre bleu de mer.
El Cabañal (Espagne) © T.E.
Puis, elle s’arrête brusquement
sans que l’on aperçoive le moindre bleu de mer.
Il y a une île entre l'eau et la ville...
El Cabañal (Espagne) © T.E.
… des fripes recouvrent les étales d’un marché animé.
Le quadrillage de ses petites rues ne cède rien à l'asphalte surchauffé des grandes sœurs qui ceinturent le quartier. Des gamins innocents poursuivent un ballon égaré ; un canapé sur le trottoir fait office de café ; des fripes recouvrent les étales d'un marché animé. Sous les yeux des bâtisseurs envieux, les façades bigarrées feignent de ne pas se lézarder. Dans leurs maisons les habitants résistent à la destruction, leur collectif préfère opter pour la réhabilitation.
El Cabañal (Espagne) © T.E.
Dans leurs maisons les habitants résistent à la destruction,
leur collectif préfère opter pour la réhabilitation
Plus loin la politique urbaine est en peine. De longs terrains vagues au milieu desquels des installations défraîchies s'évertuent à occuper l'espace ; ils servent de siège à la jeunesse du quartier. Quelques pas suffisent pour traverser la largeur de ces vides. De l'autre côté, d'autres murs colorés baignent dans une douce lumière et soudain, la brise marine pointe le bout de son nez. On aura bientôt plus que du sable sous les pieds.
El Cabañal (Espagne) © T.E.